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La maladie
Mis à jour le
16/5/2022

Pourquoi l'endométriose est-elle douloureuse ?

Vaste question ! Comprendre les mécanismes de l’endométriose, pourquoi elle fait si mal est loin d’être une mince affaire mais c’est un sujet qui nous passionne. Pour essayer de percer le(s) mystère(s) de la maladie, on s’est déjà attelées au sujet des causes de l’endométriose en y consacrant un article sur le mag Lyv. Tentons maintenant d’expliquer les mécanismes de la douleur liés à l’endométriose en quelques points. Let’s go ! 

  1. le type de douleur, un menu à la carte pour l’endométriose

Vous le savez, les deux principaux symptômes de l’endométriose sont : 

  • les douleurs
  • l’infertilité

Des douleurs liées à l’endométriose, il en existe plein, parfois associées, parfois pas :

Retrouvez l’ensemble des symptômes douloureux ici.

  1. la réception du message douloureux, un mécanisme propre à chacune

La douleur s’active via des récepteurs appelés  les “nocicepteurs”. Situés aux alentours des organes, ils détectent des stimuli nocifs, dangereux et transmettent un message d’alerte au cerveau, via la moelle épinière ce qui provoque la douleur. 

Un élément perturbateur = un message d’alerte = une réaction = la douleur, simple comme bonjour ? Et bah non car tout au long du chemin, du nocicepteur jusqu’au cerveau, le chemin peut être pavé d’embûches. Il existe tout un tas de facteurs (contexte, humeur, traumatismes passés…) qui vont jouer sur le message envoyé et donc sur la douleur ressentie. Certains facteurs atténuent les douleurs, d’autres les amplifient ! 

En clair, l'intensité de la douleur ressentie n'est pas seulement associée à l'intensité du traumatisme (blessure, inflammation…) que vit le corps. 

Par ailleurs, chaque individu est doté d’une “signature cérébrale” différente, c’est-à-dire une combinaison différente de zones du cerveau impliquées dans le ressenti de la douleur. Ça ne veut absolument pas dire que votre douleur est dans la tête au sens où elle serait inventée, exagérée -préjugés que certains (biiiiip) se plaisent encore à diffuser…-. Ça signifie cependant qu’elle est directement liée au fonctionnement de votre cerveau. 

Tout ça participe à rendre la douleur si difficile à cerner. 

  1. la douleur chronique, un mécanisme épuisant

Les tissus du corps humain mettent environ 3 mois pour guérir. Tout au long de ce processus, il est possible de ressentir une douleur continue. Dans certains cas, la douleur perdure et s’installe. On parle alors de “douleur chronique” comme c’est le cas avec l’endométriose.

Dans le cas de l’endométriose, ces douleurs peuvent prendre plusieurs formes : 

  • douleur inflammatoire : les lésions d’endométriose, là où elles se trouvent, provoquent une inflammation qui irrite les terminaisons nerveuses. Ces nerfs transmettent alors une information continue de douleur au cerveau. 
  • douleur neuropathique : dans le cas où une lésion d’endométriose se situe sur le système nerveux, elle altère le message que ce dernier envoie. On comprend alors mieux pourquoi de toutes petites lésions peuvent créer de gros dégâts lorsqu’elles sont situées dans des zones particulièrement douloureuses, quand d’autres endométrioses très étendues sont quasi-asymptomatiques.
  • hyperalgésie : les douleurs sont réelles, mais ressenties plus fortement à cause de leur dimension chronique (répétitive) et des modifications qu’elles provoquent dans le système nerveux central. Il existe une hyperalgésie dite “périphérique” (augmentation du message douloureux sur la première étape de son parcours : de son point de départ à la moelle épinière) et une hyperalgésie centrale (augmentation du message douloureux au niveau du système nerveux central, de la moelle au cerveau). L’hyperalgésie équivaut à l’hypersensibilisation c’est-à-dire au phénomène de mémorisation de la douleur par le corps et l’esprit via des mécanismes anatomiques d’amplification.  
  • allodynie : les douleurs sont ressenties même en cas de stimuli normalement non douloureux (au toucher sur la peau par exemple…). 

Si on fait le bilan endométriose et douleurs :  vos douleurs sont belles et bien réelles, et peuvent être dues aux traumatismes corporels (lésions…), à une accentuation du message envoyé au cerveau liée à la trop grande régularité des douleurs, et à une sensibilisation du système nerveux (ce qui explique pourquoi, même après une chirurgie ou à la ménopause, certaines douleurs peuvent persister). Subir des douleurs d’endométriose ne veut donc pas dire une seule et même chose. C’est une réalité multiforme et multifactorielle.

Le plus important, encore et toujours, c’est d’abord d’en être consciente et de vous autoriser à vous écouter. Dans la mesure du possible, évitez de vous comparer aux autres, et mobilisez votre énergie à trouver les bons professionnels de santé, ceux avec lesquels vous vous sentez écoutez. Allez jeter un œil du côté de Resendo et des associations qui, elles aussi, recommandent des médecins.

Souvent chroniques, les douleurs de l’endométriose sont diverses : douleurs de règles, pendant les rapports sexuels, digestives,... Leurs mécanismes, complexes, sont liés au système nerveux.

Relu par

Dr Delphine Lhuillery, médecin de la douleur, spécialiste de la prise en charge des douleurs chroniques liées à l’endométriose

Relu par

Dr Delphine Lhuillery, médecin de la douleur, spécialiste de la prise en charge des douleurs chroniques liées à l’endométriose

Sources

Borghese B, Santulli P, Marcellin L, Chapron C. Définition, description, formes anatomo-cliniques, pathogenèse et histoire naturelle de l’endométriose, RPC Endométriose CNGOF-HAS. Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie 2018;46(3):156–67.

Coxon L, Horne AW, Vincent K. Pathophysiology of endometriosis-associated pain: A review of pelvic and central nervous system mechanisms. Best Practice & Research Clinical Obstetrics & Gynaecology 2018;51:53–67.

Velho RV, Taube E, Sehouli J, Mechsner S. Neurogenic Inflammation in the Context of Endometriosis-What Do We Know? International Journal of Molecular Sciences 2021;22(23).

Zondervan KT, Becker CM, Missmer SA. Endometriosis. New England Journal of Medicine 2020;382(13):1244–56.

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