#CeQueJaiDansLeVentre - Un jour, on m’a dit que j’allais avoir la parole et que le jour où cela se produirait, je devrais avoir quelque chose à dire.
Nous y voilà. A l’aube de mes 28 ans, je saisis l’opportunité qui m’est donnée, en étant plus légitime que jamais, d’être visible dans un monde d’invisibles. Je ne cacherai pas ma gêne, mon embarras, de me dévoiler publiquement. Mais nous sommes en 2021, et nous avons la chance de pouvoir être enfin entendu.e.s.
Je m’appelle Oriane et je suis atteinte d’endométriose depuis mes 14 ans.
J’ai dû attendre 11 longues années avant d’avoir un diagnostic sur mes maux.
11 longues années d’errance médicale, de service d’urgence en urgence, de pilules en pilules, de discours humiliants et de violences gynécologiques.
Participer au projet Lyv dès ses prémices et aujourd’hui rejoindre le mouvement #CeQueJaiDansLeVentre m’a semblé une évidence. Ces 11 années de silence m’ont fait perdre un temps précieux. Un temps, qui, me fait défaut aujourd’hui. Un temps qui a dévoré ma vie avant même que celle-ci ne commence réellement.
Je rêve, comme beaucoup, que l’on me dise que tout s’arrêtera demain. OUI tout s’arrêtera demain, le jour où nous n’aurons plus besoin d’en parler. En attendant je n’ai pas besoin d’être écoutée, j’ai besoin d’être entendue. J’ai besoin que l’on sache ce que c’est, que d’espérer l’impossible.
Mon combat contre la maladie m’a fait renoncer à beaucoup de choses, c’est donc naturellement que j’ai choisi d’illustrer mon texte par une photo avec ma jument l’été dernier, dans un rare moment de quiétude où le temps s’était arrêté et où rien ne comptait réellement.
Oriane.