#CeQueJaiDansLeVentre - Ma chère colocataire, je t’écris aujourd’hui à cœur ouvert pour te parler de mes maux à travers quelques mots.
La vie en ta compagnie n’est pas toujours facile. Être une ado, puis une jeune femme accompagnée de ta personne ne l’a jamais été. Sache que ton nom ne me fera plus trembler.
Je t’en ai beaucoup voulu par le passé tu sais, et aujourd’hui encore, de me faire vivre certaines choses que j’aurais préféré éviter.
Ne pas être capable de me lever, ne faire que pleurer, être bloquée, ce n’est pas une partie de plaisir. Je t’ai détestée de me faire dépendre de quelqu’un pendant une période de ma vie. Je t’en ai également voulu, sans savoir que tu étais là, de transformer mon corps comme tu l’as fait ou encore de m’empêcher de m’amuser comme toute personne de mon âge car mon corps était trop épuisé.
Aujourd’hui, tu es on ne peut plus présente dans ma vie. Mon quotidien se résume à beaucoup de rendez-vous médicaux, de pleurs, de déceptions, de douleurs, de nouveaux symptômes, mais surtout beaucoup de soutien, de bienveillance, et d’amour autour de moi.
Tu as fait ton nid dans mon ventre, en tissant ta toile et abîmant tout sur ton passage, mais tu n’auras pas raison de moi. Ta présence m’a énormément peinée, en m’empêchant de vivre ce que j’avais à vivre. Mais sache que même si tu gagnes certaines batailles, je me sens plus forte que jamais de te savoir en moi. Toi, qui a souvent eu raison de mon intimité, mais également de ma féminité. Toi, qui me fais souffrir mais qui me fais surtout grandir. Sache qu’au fond, je t’aime.
Finalement, merci à toi, ma colocataire, de m’avoir montré la femme exceptionnellement combative que je suis, malgré les dires. Merci de me prouver qu’être seule n’est pas une fin en soi face à toi, du moment que l’on fait équipe avec ta personne.
Enfin, merci de me faire me sentir vivante, même si je préfère le ressentir lors d’une soirée arrosée plutôt qu’au travers d’un ovaire retourné.
Ta colocataire adorée.
Lison.